« L’Eglise, édifice traditionnel de l’ancienne paroisse, a longtemps occupé une place secondaire, l’honneur premier revenant à la fontaine. Ainsi cette construction d’origine païenne sans doute antérieure à la christianisation de la Gaule Romaine, et remontant au tréfonds des croyances gauloises, est devenue progressivement un élément moteur des rites sacrés de la chrétienté. Des pèlerinages souvent très suivis et rassemblant parfois plus d’un millier de personnes se sont succédés près de la source jusqu’à la première moitié du XIXème siècle. La fontaine est donc le lieu géométriquement incontournable du passé de SAINT FIRMIN et constitue sans doute l’unique explication de son existence. En effet, le bourg n’a pas toujours été qu’une sorte de hameau qui ne peut en aucun cas avoir influencé le choix du lieu d’implantation de l’édifice paroissial. » Le site du village était alors boisé en continu du « Bois des Frélats » à celui de la « Motte ». L’évolution dans le temps de l’appellation du bourg rappelle ainsi le processus de dévoisement progressif. Le choix du site de l’église dès le début laisse apparaître un espace d’une certaine ampleur jusqu’à la fontaine, sans doute pour permettre aux pèlerins ne pouvant être contenus dans l’édifice religieux, de se rassembler sur ce qui allait progressivement devenir la place du village. Le chœur du bourg de l’époque (déjà existant au XIVème siècle) était alors constitué des habitations encadrant la place l’église jusqu’à la fontaine, cette disposition centrale, nonobstant les axes routiers actuels, existant encore de nos jours. « L’édifice religieux de SAINT FIRMIN DES BOIS n’a jamais été une simple chapelle à l’origine mais bien effectivement un centre paroissial dépendant du doyenné de Ferrières et possédant des revenus très nettement supérieurs à ceux des églises des proches paroisses (La Selle en Hermoy, Triguères, Gy les Nonains, Amilly, Saint Germain des Prés). Les pèlerinages à la fontaine de Saint Firmin des Bois généraient alors des ressources financières substantielles. » |
« La vénération de SAINT FIRMIN était à son comble sous Louis XII (1498-1515). Ainsi, une pièce de théâtre intitulée « l’Invention de Benoît martyr Monseigneur Saint Firmin » dut jouée de 1460 à 1538 à la Pentecôte. Au temps de Jean Bordat (1522-1530) curé (curé autochtone), le pèlerinage atteint ses sommets. Les pèlerins venaient alors nombreux à la fontaine afin d’éteindre « le feu de Saint Firmin » (sorte d’érysipèle gangréneux), maladie par la suite disparue. »